*ce texte a été écrit dans le cadre d’un devoir de narration. La consigne était : faites le portrait d’un proche.
Bernard François est né en février 1947 en Allemagne, au cœur de la Forêt noire, alors qu’une exceptionnelle vague de froid touche l’Europe. C’est peut-être ce qui le poussera à préférer la moiteur de la Guyane pour ses explorations entomologiques.
De retour en France à la fin de l’occupation de l’Allemagne, il s’installe avec ses parents et ses trois sœurs au Mans. Au bout du chemin où vit un voisin passionné, il découvre tout un univers : l’entomologie, ou l’étude des insectes.
Il participe à sa première « chasse aux papillons » et s’équipe peu à peu d’un filet, de boîtes et d’un chapeau à larges bords qui l’accompagnent encore aujourd’hui.
Plus tard, ses deux filles le suivront et observeront avec curiosité ses allées et venues dans les forêts et autres prairies, à contempler de près chaque insecte, de jour comme de nuit. Sa femme plonge avec goût dans cette collection qu’elle enrichit des plus beaux spécimens posés sur un foulard, une tasse, un bijou ou encore un vêtement.
La poursuite d’une espèce à une autre l’emmènera des Alpes aux Kerguelen, en passant par le Mexique ou la Chine, mais c’est en Guyane que son cœur s’attache et qu’il reviendra régulièrement pour étoffer sa collection, et vivre la vie au grand air.
Membre actif de la Société Entomologique de France qui siège rue Buffon à Paris, il ne se contente pas seulement de trier, ranger, organiser les nombreux dons qu’elle reçoit. Il œuvre en silence à l’entretien de la mémoire naturaliste française.
Il passe aussi plusieurs années à écrire la biographie de Georges Catherine un entomologiste et musicien dont il croisera la mémoire lors d’un séjour à Chamonix. Tiré à une centaine d’exemplaires, c’est une œuvre appréciée en petit comité par des passionnés à qui il livrera une conférence envoûtante dans une salle boisée et bondée du Muséum d’Histoire Naturelle à Paris.
Il n’hésite pas à partager avec ses petits-enfants des anecdotes entomologiques quand ceux-ci lui envoient par messagerie instantanée une photo : « on va demander à papy ce que c’est ! ».
Aujourd’hui retraité, il fait le tri dans sa collection riche de plusieurs milliers d’insectes référencés, et poursuit quelques explorations plus contemplatives, dans l’hexagone et en Guyane où il décide régulièrement de retourner « une dernière fois ».
A lui tout seul, c’est une espèce en voie de disparition : un homme calme et posé, respectueux de son environnement et attristé par la destruction massive de notre écosystème. Avec ses souvenirs entomologiques qu’il partage volontiers au détour d’une allée du Muséum, sur les sentiers de Chamonix ou dans un carbet guyanais, il vous assure un voyage sous toutes les latitudes de l’entomologie.
Une rencontre à ne manquer sous aucun prétexte.
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