Ecrire comme on respire

Son prénom, dérivé du germanique « will », signifie « protectrice résolue ». Hasard ou pas, cette bienveillante détermination, c’est vraiment elle : Guillemette protège les siens, les autres, son goût du mouvement… et sa passion d’écrire.

Une histoire de liens

Guillemette naît dans la plus belle ville du monde. De sa maman secrétaire médicale dans un hôpital près de Bastille, elle hérite d’un sens de l’altérité et du soin. Soin de l’humain et du langage : « Maman retranscrivait des comptes rendus médicaux avec beaucoup d’exigence sur l’orthographe et la syntaxe. Une vraie Shiva de la dactylographie… »
Son père ingénieur est aussi passionné d’entomologie. Sans doute lui transmet-il ses facilités à jongler avec les technologies et sa patiente faculté à contempler, « profiter de ce que l’on a sous les yeux » comme il dit. La faune, la flore, le monde…

«Nous passions chaque vacance à la recherche du papillon local, parfois rare. Je me souviens d’étés à marcher, marcher encore… Aujourd’hui, cette quête m’apparaît romanesque mais ado, ça m’ennuyait profondément !» lâche-t-elle avec malice.

De cette enfance à arpenter la France et la Navarre, naissent la débrouillardise, le goût de l’effort et une insatiable curiosité. 

Transmettre et accompagner

Sa scolarité s’écoule tranquillement sans vocation spécifique. Après le bac, cours de littérature à La Sorbonne. « Des lieux magiques mais la fac n’était pas pour moi».
Elle conserve cependant de bons souvenirs des cours de latin – «idéal pour la rigueur et l’histoire de la langue».
Ne voyant pas – à ce moment du moins – où les lettres la mènent, la jeune femme s’engage dans une voie plus concrète ; quitte les bancs sorbonniens pour un DUT de Documentaliste d’entreprise. Une époque où surgit cette passion qui restera dans son ADN : faciliter l’accès, le partage et l’interprétation de l’information.

Guillemette s’est adaptée depuis à de nombreux écosystèmes. Dans l’industrie, elle gère la relation client et la formation. A l’Université, elle transmet ses connaissances en e-marketing. Comme entrepreneure, elle guide les organisations dans l’acquisition des codes et techniques des réseaux sociaux. Comme salariée pour des tiers lieux ou des collectivités locales, elle accompagne les entrepreneur.e.s dans leurs projets de développement et leur maîtrise du numérique.

Fil rouge de toutes ces expériences : le partage et la transmission.
Mais quelque chose lui manquait. Quoi au juste ? Guillemette a commencé sa quête…

Lettres et l’avoir

« Tout germe à mon arrivée dans le Beaujolais au printemps 2016 » raconte-t-elle.
« Je découvre à cette époque le concept du miracle morning ». Cette méthode américaine consiste à se lever (très) tôt pour ancrer son quotidien dans une dynamique positive. Certains l’utilisent pour pratiquer la course à pied, la méditation ou le yoga.
Guillemette, elle, se (re)met à lire et écrire. Un peu, beaucoup, de plus en plus.
Ce goût des lettres ne surgit pas du néant. « Depuis l’enfance je noircis des carnets et des journaux intimes, mais j’avais peu à peu abandonné l’exercice » se souvient-elle.

Ok mais écrire pour qui, sur quoi ?
Comme d’autres, elle a paradoxalement besoin de contraintes pour trouver sa liberté. Sur Facebook, elle s’inscrit à un groupe qui propose des challenges d’écriture. Un thème, une date, un format…et des matins ! C’est tout ce qui lui faut pour enclencher une dynamique, une délicieuse routine ; et se mettre en joie. Car la joie irradie de cette quadra au sourire plus contagieux qu’un vilain virus.

« Tout éclot vraiment au printemps 2020, pendant cette étrange période de confinement liée au covid ».

L’écriture devient alors une addiction et un jeu. Plutôt en formats courts, qu’elle partage sur son blog et ses réseaux sociaux. Elle y raconte avec humour et sensibilité ses promenades, ses lectures, ses rencontres, ses amis, ses coups de cœur livresques…ce qu’elle nomme « des bribes de vie ». Et qui, posées bout à bout, raconte effectivement sa vie dans le Beaujolais vert. Une région où elle s’est installée avec son mari et ses deux garçons pour vivre comme elle dit « un peu plus au ralenti ».

Comme un papillon

2021. Guillemette a besoin d’explorer plus loin. « Faire quelque chose de professionnel avec ce goût d’écrire ». Elle suit donc un master en « journalisme et communication » à l’ESJ. Et enchaîne avec un stage exigeant et formateur à la rédaction de Femmes ici et ailleurs.
Elle participe ainsi à la rédaction du numéro de mars dédié à la journée des droits des femmes. Encore un faux hasard… « Ce fut un honneur et un plaisir car c’est un magazine de belle facture ».
Mais suivre une ligne éditoriale, un style imposé et des délais toujours serrés lui sont un peu douloureux au bout d’un temps.

Alors la « Chouette Guillemette » reprend l’écriture personnelle sans autre enjeu que celui d’être lue par la petite communauté qui la suit.
Tout en se formant aux techniques du podcast car cette femme, c’est aussi une voix. Elle livre d’ailleurs de jolies chroniques audio sur son blog. Sans oublier ses photos aux angles originaux qui font si bien voyager ceux qui les regardent.

« Je n’écris pas dans l’optique de publier mais pour partager auprès de lecteurs… dont 90% sont des lectrices ! Sans doute que cela résonne plus chez elles… ».

Décidément, le féminin serait bien l’autre fil rouge de Guillemette.
Plus globalement, ses thèmes de prédilection sont les portraits, la ruralité, les promenades ou les rencontres. Comme celles provoquées par son nouveau job de médiatrice numérique au sein d’un centre social. Passerelle idéale entre ce qui la meut : la coopération humaine et la technique. Sans oublier les tables rondes qu’elle prend plaisir à animer.
Aujourd’hui, Guillemette se sent alignée : « Je sais une chose : il faut oser faire ce dont on a envie. Moi j’ai choisi la proximité et la qualité des relations aux autres. Tout en continuant d’écrire. Car c’est finalement plus qu’une vocation : cela fait partie de ma vie. Comme un espace de bien-être et de liberté où je ne me critique pas. Où je m’affranchis des codes. Où je suis libre et fluide comme un papillon» conclut-elle.

Guillemette serait-elle ce papillon rare qu’elle cherchait dans l’enfance ?

Portrait-interview réalisé par Carole Galland – Storyt’elles – Novembre 2021

Mini Bio

1977 : naissance à Paris
1997 : Deug de Lettre Modernes – La Sorbonne, Paris
1999 : DUT Information & Communication, option documentation d’entreprise, Paris
2001 : Bsc Hons Information & Communication Management – Northumbria University Newcastle UK
2002 : s’installe à Lyon
2006 : retour en région parisienne
{ 2009 : naissance de son 1er pirate – 2011 : naissance de son 2ème pirate }
2012 : se lance dans l’entrepreneuriat en Essonne
2016 : co-organise le 1er salon « Elles réussissent en Essonne » ; s’installe dans le Beaujolais vert et édite son blog
2021 : Master 1 Journalisme et Communication
2023 : 1ères expériences en tant que professeure documentaliste – Master 2 Journalisme et Communication
2024 : professeure documentaliste au collège

Ce blog regroupe les écrits de Guillemette Loyez.
Toutes les photos publiées sur ce site sont tirées de ses archives personnelles (sans droit de reproduction).
Certaines sont issues des sites dont les images sont libres de droits.
Envie d’en savoir plus sur quoi elle travaille, rdv sur LinkedIn, ou suivre son voyage Du côté de Park et écouter ses chroniques audios.