La barista est une prof doc !

« Et toi, que feras-tu quand tu seras grande ? »

A 43 ans, la réponse à cette question m’angoissait toujours, je ne lui trouvais pas de réponse. J’avais beau explorer des environnements divers (du chauffage-sanitaire au développement des territoires) et des modèles d’entreprise (de la multinationale à la micro entreprise), je ne faisais qu’enchaîner les expériences… « ah mais tu as encore changé de boulot ?! ». Cette phrase me caractérisait… et pouvait être une raison pour mes terreurs nocturnes.

Jusqu’à ce que nous soyons confinés en 2020. Comme beaucoup de personnes dont le travail n’était pas vital à la vie de la société, je me suis retrouvée confrontée à un nouveau rythme de vie, avec du temps pour réfléchir au sens de mon travail.

Une petite étoile s’est mise à briller plus intensément à mesure que je retrouvais le chemin de l’écriture. Je l’avais quitté plusieurs années auparavant, déçue de ne pas savoir pourquoi j’écrivais, si ce n’est pour me faire du bien (et encore, ça n’était pas toujours suffisant…). Les nombreuses lignes que j’ai noircies pendant ces longs mois de confinement, mon activité de conseillère municipale au service des aînés de mon village du Beaujolais, et ce travail de promotion du territoire Beaujolais qui n’avait plus aucun sens ont été le socle d’un nouveau départ. Il ne manquait plus que le décès d’une personne chère à mon âme, qui aura vécu sa vie de manière bien trop recluse et empêchée à mon goût, pour m’adjoindre de faire enfin ce que je voulais.

« Je veux être prof documentaliste ! »

L’écriture était bien le chemin mais l’objectif était de partager enfin ce que j’avais appris au cours de toutes ces expériences, des connaissances, beaucoup, des compétences surtout. Et montrer aux plus jeunes que tout est possible, même quand on ne sait pas ce qu’on veut faire quand on sera grand !

Pour cela, il me fallait un sésame, pour asseoir ma légitimité, et accéder aux concours de l’Education Nationale… J’avais aussi besoin de temps pour choisir la bonne voie d’accès. Je me suis inscrite en première année Master Journalisme et Communication à l’ESJ Paris, seule école proposant un cursus 100 % à distance, idéal pour une mère de famille vivant au cœur du Beaujolais. Puis j’ai démissionné, soutenue par mes proches, afin d’être disponible pour cette nouvelle vie.

Je n’ai pas chômé, entre les cours à distance, la vie de famille et la travail. D’abord, trois semaines comme assistante d’éducation dans un collège auprès d’élèves allophones. J’ai pu y valider ma capacité à créer du lien avec des jeunes de 11 à 15 ans, et à coordonner des projets pédagogiques dans un nouvel environnement. Puis j’ai passé seize mois dans un centre social, comme conseillère numérique auprès des aînés et coordinatrice d’un « Voyage dans l’univers des écrans » auprès des jeunes de 6 à 12 ans. Cette fois-ci, ce sont mon appétence pour l’ingénierie pédagogique que j’ai confirmée (sanctionnée par un diplôme certifiant), et une curiosité pour l’éducation aux médias et à l’information (EMI).

A la rentrée 2022 je me suis inscrite en deuxième année de Master et l’EMI a continué de s’insinuer en moi… jusqu’à ce que les médias relaient deux informations capitales : les problèmes de recrutement de professeurs et l’intox toujours plus menaçante sur nos esprits. Fin 2022, j’ai postulé et en moins d’un mois j’étais appelée pour un poste de professeure documentaliste dans un collège public.

« Vous pouvez commencer quand ? »

Au cours de cette dernière année de Master, je me suis dit que mes productions (articles, podcasts, montages) composait un bien beau portfolio. Certaines matières m’ayant fait m’arracher les cheveux, ou au contraire prendre du plaisir sur des sujets qui parfois ne m’inspiraient pas du tout… et le résultat n’était pas si mauvais (j’ose dire même bon !!). J’ai donc choisi de vous les partager sous le nom Du grain à moudre #1 et #2, car loin d’êtres parfaites, ces productions ont fait fonctionner mon cerveau et mon clavier.

Vous l’aurez compris, mon écriture mêle ma sensibilité, ma curiosité et mon goût pour les défis. Je remercie les profs qui ont su m’accompagner sur le chemin du journalisme, en validant mes compétences en communication au passage, me voilà à mon tour professeure. Une histoire qui commence à peine !

Les professeurs sont irremplaçables : ils vous apprennent à apprendre.”

Julien Green

Et maintenant que je suis grande ?!

J’ai envie de vous raconter ce qui se passe aux heures où les portes du CDI sont ouvertes, vous savez celles où votre ado vous échappe, alors que les profs et la vie scolaire prennent le relais. Je relève quelques pépites et anectodes qui m’amusent, et vous les partagent ici #profdoc