Comme une promesse, je suis allée pousser cette porte… derrière, il semblait que tout était possible !
Nous sommes un vendredi matin de juin, pas encore en été, mais déjà plus au printemps.
Alors que la journée a déjà bien commencée (levée à 6h15 pour déposer le plus grand de mes pirates au car qui l’emmène jusqu’au collège), elle n’est pas tout à fait entamée car il est à peine 9h et je viens de déposer mon pirate en herbe à l’école.
Me voilà à descendre l’allée encombrée de petits cailloux qui roulent sous mes sandales, puis à marcher dans l’herbe encore mouillée de la rosée.
Le temps est orageux mais dès la porte franchit, c’est la fraîcheur sous les arbres, la légère brise venue de la rivière. A demeure, une table ronde en ciment, sans âme. Elle ne se transforme qu’une fois la nappe blanche aux mille gravures grises jetée sur elle.
« Comme c’est simple de mettre de la beauté finalement »… c’est ce que je me dis à ce moment-là en la posant, cette nappe.
Et puis au bout de ses bras, un plateau qui présente des tasses dépareillées sorties de son tiroir. Notre hôtesse ramène avec elle ses mille et un objets de ses mille et un lieux où elle a vécu. Ce matin, notre café hebdomadaire du vendredi, le bien nommé Café des échanges est international. N. que je n’ai pas vu depuis presque un an et demi débarque dans le jardin. Originaire d’Afrique du Sud, homme affairé bien ancré dans le Beaujolais, cherche à parfaire son français autant que nous notre anglais. Nous voilà donc à échanger, à signer même, à s’aider les uns les autres pour trouver les bons mots, à rire de se retrouver là, au milieu du jardin, à se raconter nos vies, à partager nos idées pour faire avancer tel ou tel sujet, à applaudir nos petites victoires, à célébrer la Vie. Et pour cela notre hôte a un remède venu de loin, et qui fera l’unanimité : Vodka !
Il est 9h20, nous sommes dans le Beaujolais, et tout est possible. Ainsi en décide la Vie.
Soyez le premier à commenter