« Je vous aime, mais je pars »

En regardant mes sacs posés, prêts à partir, mes chaussures qui piétinent, j’ai les mots de Louane qui tournent dans ma tête. Et les souvenirs adolescents des aventures de Frison-Roche dans le Sahara. C’est lui qui m’a donné envie de partir à l’aventure pour ces prochains jours de marche dans le Haut Atlas marocain.

Il y a cet échange avec une amie, il y a presque deux ans : « je vais peut-être partir marcher au Maroc, tu viendrais avec moi ? ». Oui mais pas cette année. Et puis les mois ont passé « et alors ?! ». Cette fois, c’est Oui !

Ce qui n’était encore qu’une série de clics sur un site de vente en lignes de billet d’avion, et une confirmation numérique, se transforme aujourd’hui en deux sacs posés contre un mur. Et demain, « comprenez bien, je vole ».
Entre temps il y aura eu une liste de choses auxquelles penser… et quelques heures avant le départ… est-ce que j’ai bien tout ? est-ce que je n’oublie rien ? Le plaisir à partir avec juste ce qu’il faut… les échanges avec les copines (« tu crois que… et si… »), le test des nouvelles chaussures (hautes ou basses ?), les hésitations sur les bâtons de marche, les jumelles au dernier moment.

Contrairement à Sylvain Tesson que j’ai laissé avec Blanc, je n’emmène pas de livres. Je veux m’enivrer des paysages, des étoiles, du sable et des cailloux, des bruits de la nuit, du soleil qui tape fort, des rencontres et de nos dialogues. J’aurai un carnet, un stylo et un crayon. Un téléphone portable déconnecté (pas d’extension de forfait pour là-bas) pour enregistrer des notes vocales et prendre des photos, avec une batterie de secours. Je crois que je suis prête.

« Je ne m’enfuis pas je vole ».

Au-revoir !