Je reviens de mon voyage dans le Haut Atlas marocain avec un étonnement.
Celui d’avoir, dès le premier jour, vu des coquelicots sur le bord de mon chemin. Plus tard dans le séjour, ils seront au pied des arbres fruitiers fraîchement plantés, lovés au creux des hautes herbes, se faisant balancer par la brise matinale.
Pourquoi cet étonnement ? Je ne sais pas… sans doute parce que je m’attendais à beaucoup d’aridité.
Et c’est au contraire une douceur extrême qui m’a caressée. Ces coquelicots d’abord, et toutes les autres fleurs qui s’épanouissaient tranquillement après l’hiver (de moins en moins rude à cause du réchauffement), qu’elles soient violettes, jaunes ou roses. La menthe ronde, sauvage que nous avons foulée en cheminant dans le lit d’une rivière, l’armoise herbe blanche qui se balançait, accrochée aux bords de cette même rivière un jour gris. Les sourires des hommes berbères et les éclats de rires des enfants nous courant après dans les villages traversés. L’immanquable thé à la menthe qui nous accueillait après chaque étape, ou la verveine du soir pour entrer dans une nuit immédiate, éclairée par la lune. Ou encore les légumes aux milles épices qui ont ravis nos papilles. Sans parler des paysages qui se sont révélés aussi beaux que différents à chaque col ou vallée traversés pendant notre périple.
Ces coquelicots, c’est toute la beauté et la fragilité de notre être, et en même temps tous les liens qui nous sont nécessaires pour tenir contre les adversités.
Merci à ces gentils coquelicots d’avoir parsemés mon séjour de leur note rouge et de leur balancement au gré du vent.
Très bel article aux notes poétiques ♥️
La poésie est un art qui fait du bien dans nos vies, et la nature est si poétique… buvons la et enivrons nous !