Il y a ceux qui tout de suite me disent, « ah mais Madame, je n’aime pas les puzzles ! ». Ceux qui me regardent, regardent le puzzle, me regardent à nouveau : « C’est un puzzle, Madame ? ».

Passe devant sans même le voir, d’autres encore qui n’osent le regarder, et enfin ceux qui se calent et ne bougent plus de la table contre laquelle ils glissent une chaise. Ils étaient trois ce midi à s’être installés pour le faire, les bords d’abord, quelques morceaux facilement identifiables ensuite. Je les revois tous les trois penchés sur la table à scruter le modèle, les pièces, et à les assembler. Je ne les ai pas entendus, ils ont fait leur vie alors que d’habitude ils entrent et ne savent pas trop où se poser.

La table fait face à mon bureau, à droite de l’entrée. Je me demandais où l’installer ce puzzle pour proposer à la fois un endroit calme, sur lequel je puisse avoir un œil… pas simple dans le CDI, tiers-lieu modulable duquel je m’absente 2 jours par semaine, utilisé pour des conférences, des ateliers, des cours… Alors que je me creusais les méninges, que j’en parlais avec les apprentis docs, l’un d’eux me dit, « je crois que c’est tout trouvé, regardez ». C’est à ce moment-là que mes trois apprentis céphaloclastophiles (ceux qui aiment faire et collectionner les puzzles) ont été chercher des chaises, et qu’ils se sont installés, concentrés sur leurs assemblages.

Pari gagné… je me suis laissée inspirée par des collègues, et j’imagine cela comme une activité temporaire, idéale en ce mois de mai entre brevet blanc des 4e, préparation des concours d’éloquence de 6e et autres attendus de fin d’année. Un peu de fun et de relaxation, ça ne fait que du bien ! C’est la rentrée, et sans doute ma dernière avec eux, alors j’en profite !

PS : Je n’ai pas osé leur proposer l’Impossible Puzzle Marvel de 1000 pièces qui trône dans mon salon et qui n’inspire pas beaucoup le quatuor familial pour le moment. Un peu trop dur à notre goût, mais peut-être que le collectif d’apprentis céphaloclastophiles y arriverait ? A suivre…